Sur terre on « atterrit », sur la lune on « alunit » et sur une comète ? On fait comment ? On « acomètit » ??
Demain c’est le grand jour…
La formidable petite caluchette de l’espace, Rosetta après des millions de kilomètres a fini par rejoindre sa cible, la comète Churyumov-Gerasimenko. Elle ne la lâche plus, lui file le train, la mitraille de photographies, que, bonne fille elle nous transmet jour après jour.
Mais demain c’est le pompon … Rosetta va poser sur la comète le module Philae…
Bon me direz-vous… et alors ??? A quoi bon poser un zinzin en ferraille sur un gros glaçon pas bien ragoutant qui file à toute vapeur dans le vide interstellaire en se cramant la couenne à la chaleur du soleil ?
Ah oui mais voilà, le glaçon en question trimballe dans ses basques probablement toutes les soluces des mystères du monde. Mince alors… Toutes les photocopies des plans de l’origine du monde, du grand coup de klaxon dans l’univers au commencement de tout. Oui mes lascars, tous les bouts de molécules et les atomes du grand Lego de la vie. Rien que ça … Merde alors…
Alors oui, franchement cette quincaillerie des étoiles c’est quand même fichtrement plus essentiel que toute les misérables couillonnades politico pipolo médiatiques que nous chuintent les chaines d’info à longueur de JT…
Demain vers 16h35 dans mon Canopé avec les copains du groupe Orion j’aurai mes yeux d’enfant pour assister en direct à l’acometissage de Philae sur Churyumov-Gerasimenko….
Pour aller passer un weekend à Saint Flour il faut une raison valable.
Une durite de la 4 chevaux qui pète sur la route des vacances et le bouchon gras, la gitane papier maïs collée au coin du bec qui marmonne dubitatif devant le moulin fumant… « ben ça, faut commander la pièce »… Une thèse sur les Saints qui ne fourbissent pas de prénoms usuels (Flour, Ouen, Cloud, Front, Yorre…) J’allais rajouter Gildas mais j’ai eu un Gildas comme élève, lequel Gildas n’était pas breton mais africain, originaire d’un de ces merveilleux pays qui nous décline un florilège de prénoms qui renvoie la litanie des Mathis, Enzo et autres Kevin au magasin des cucuteries ambiantes… ah l’Afrique et la poésie de ses prénoms improbables… mais je m’éloigne de mon propos.
Non, notre raison était musicale. Hybernarock. Festival de musique cantalien qui avait inscrit dans sa programmation le nom d’un artiste que je souhaitais écouter depuis longtemps : Renaud Garcia Fons.
Alors ni une ni deux… Direction Saint Flour pour un week end cantalien.
Il faut dire qu’après une traversée de la Margeride, la vision de la ville ne manque pas d’allure ! Juchée sur sa planèze, plateau volcanique, la cité avec les tours de sa cathédrale en impose dans le paysage !
Sur la morne planèze, étendant ses bruyères Le matin gris succède, à la nuit ténébreuse. La brume se dissipe, aux confins des vallées. C’est alors qu’apparaît, l’âpre Cité du Vent…
… dit le poète… ça oui du vent il y en a sur la ville haute ! Mais c’est l’hiver pas très étonnant qu’il fasse frisquet à 900 m d’altitude !
Le concert ayant lieu le soir nous avons l’après midi pour flâner, direction les deux musées de la ville et surtout la cathédrale.
Des cathédrales on peut en voir de toutes sortes, dentelles de pierres, arcs boutants et voûtes vertigineuses, statuaire allégorique et foisonnante, vitraux de lumière …
Mais la cathédrale de Saint Flour, non, ce n’est pas ça… Austère ? Oui peut être…
Comme si on avait greffé deux donjons de pierres grises sur un hangar à sous marins du mur de l’atlantique. Du solide fait pour durer, sans chichi, du costaud, pas de la cathédrale de frimeur. Oh mais tout ce qu’il faut à l’intérieur, quelques tableaux, un meuble doré tout ce qu’il y a de plus chic pour caser les nonos de Flour le saint patron En somme rien de superflu…
Et puis le concert…
Si nous étions venu spécialement pour écouter Renaud Garcia Fons voici qu’on nous proposait une première partie. Nibs van der Spuy …
Tiens donc un batave ? Voyons cela .
Mais point de hollandais, que nenni ! C’est d’un d’un Sud Africain qu’il s’agit… Un sudaf, un probable descendant de Boers …
Et là divine surprise ! Cela s’appelle une découverte.
Le garçon est d’un gentillesse extrême, d’un politesse exquise, le type hyper sympa, cool, vraiment un bon garçon.
Mais surtout quel talent ! De jolies balades bien troussées qui me font irrésistiblement penser à Sting. Il me revient en mémoire ce concert dans le théâtre antique de Vienne au crépuscule du siècle dernier, juste avant notre déménagement pour l’Anatolie… « English man in New York » dans le soleil couchant…
La musique de Nibs prend sa source dans les terres Zoulou de cette Afrique Australe lointaine que Johnny Clegg a su nous rendre plus proche. Asimbonanga !!!
Et puis vint Renaud Garcia Fons …
Le festival est placé sous le signe du voyage… Et quel voyage avec ce contrebassiste de génie… Quel trip !
Contrebassiste…
On garde en tête le doum, doum, doum répétitif derrière le chanteur à texte où les gros instruments qui grondent planqués derrière l’orchestre tandis que le premier violon miaule son solo sous le regard gourmand et complice du chef d’orchestre …
Oubliez tout cela … La musique de Garcia Fons se glisse entre pièces baroques du 17ème et musiques traditionnelles kurdes. Elle court sur des chemins de traverse, escalade les cimes du Taurus, plongent dans le faste de la Vienne impériale, glisse maquée sur un canal vénitien pour éclabousser de sang le sable d’une arène andalouse. La méditerranée cimente cette sarabande jubilatoire…
Je ferme les yeux et je me retrouve sur une de ces routes d’Anatolie que nous avons tant sillonnées. La steppe et ses collines couleur de paille, les vestiges d’un han, caravansérail seldjoukide de Cappadoce. Je ferme les yeux et je suis de nouveau à Ağzıkarahan près d’Aksaray. Il fait chaud, la voiture est poussiéreuse, les enfants courent se dégourdir les jambes… Tous non … Benjamin se rencogne dans son coin le nez dans son bouquin… Souvenirs…
Théorbe
Deux musiciens accompagnent le maestro. Un instrument déroutant, un théorbe, luth démesuré et un ensemble de percussion à main animé par un petit père génial habité par sa musique et qui tressaute au rythme de ses frappes.
Voyage…
Franchement vous en connaissez beaucoup vous des contrebassistes qui vous claquent un Flamenco sur leur instrument dans un dernier rappel ?
Cinéma tout d’abord avec le superbe film de Christophe Gans, un joli moment de poésie… L’ombre du film de 1946, Jean Cocteau et de Jean Marais, plane derrière le masque de la bête de 2014…
Mais nous avons la prodigieuse chance de vivre une époque exaltante où la technique sublime la création. Au diable les pisses vinaigres de la critique, le rêve, le bonheur se déploient en majesté dans ce film … Les contes de notre enfance s’écrivent en lettres numériques dans une féerie de tableaux tous plus merveilleux les uns que les autres… Dans cette nouvelle lecture de l’œuvre, qu’importent les acteurs… Ils sont d’ailleurs au rendez-vous … Dussolier et Léa Seydoux et la bête bien sûr, Vincent Cassel.
Mais une bête peut en cacher une autre …
Je viens de refermer le livre de Bernard Soulier : « Sur les traces de la Bête du Gévaudan et de ses victimes » … L’envie me vient d’aller racler les bois et d’arpenter le vieux pays de Gévaudan sur les traces du monstre.
Alors par un beau dimanche de février en route vers la montagne de Margeride !
Les grands chemins me conduisent sur les traces de la bête… La pouzzolane crépite sous la voiture mais l’hiver n’est pas bien méchant, la neige ne se tient guère que sur les pentes du Mont Mouchet. C’est dimanche, les cloches d’un village isolé appellent les fidèles à l’office… Combien sont-ils encore ? Le pays n’est pas un désert mais de grands pans de solitude balaient cette contrée austère.
A tous les coins de rond point, la statuaire en bois, en bronze, célèbre la bête et les combats héroïques qui l’oppose aux autochtones. Le coin d’un rond point c’est le lieu idéal pour loger la quadrature du cercle, allumer la goutte d’eau qui met le feu aux poudres, résoudre le mystère de la Chambre Jaune et des boules de gomme, éclaircir la théorie du complot, rompre le pacte des loups et engloutir les épinards de Popeye…
Le village Auvers c’est tout prêt d’ici que Chastel terrasse enfin la Bête…
La bête est vicieuse, elle croque du croquant à tous les coins de bois. Le palais délicat, elle se délecte plutôt de jeunes bergères, de tendrons et de galapiats… Insaisissable, elle se joue des battues et des Dragons envoyés par le roi pour zigouiller l’infâme animal…
Fi donc ! alors qu’Internet n’existe pas encore, elle se paie le luxe de créer le buzz dans le royaume et même au delà des frontières ! On se fiche ouvertement de la fiole du roi ! Celui ci prend la mouche, il dépêche ses meilleurs portes flingues pour liquider l’impertinente bestiole… Peau de balle ! La bête continue son sinistre festin. Pour tenter de couillonner l’animal on va jusqu’à travestir les soldats en femme ! L’affaire vire au grand Guignol, c’est la cage aux folles en Gévaudan …
Il faut en terminer avec ce cirque macabre, alors Monsieur Antoine finit par trucider un gros méchant loup du côté des bois de l’abbaye royale des Chazes, On claironne, on crie victoire, on s’empresse d’identifier le coupable, on le reconnaît c’est bien la bête féroce bergèrivore, ça y est ! Vive le roi !
Tu parles Charles ! La bête ricane en douce dans son bois et reprend ses agapes. Sauf que cette fois, motus, défense d’en parler… Circuler, y a rien à voir ! Pendant un an encore la liste des victimes s’allonge.
Jean Chastel : the killer !
Il faudra finalement le coup de tromblon heureux d’un bouseux du coin pour enfin, très probablement, venir à bout du fléau de Dieu .
Le 19 juin 1767, Jean Chastel, à la Sogne d’Auvers abat un gros animal.
Le rapport très détaillé de maître Marin notaire royal à Langeac en dresse un portrait édifiant et précis. Au nombre de quenottes, c’est assurément un canidé mais n’est pas un loup et ce n’est pas un chien non plus. La tête est monstrueuse… les pattes de devant plus courtes que celles de derrière… Bref un vraie sale gueule de tueur de bergères. Ajoutez à cela qu’elle a la couenne truffée de plomb, vestiges de multiples tentatives anciennes de règlement de comptes… Mais les pétoires de l’époque ne valent pas les Kalach de Marseille…
Alors commence la légende…
Qui était vraiment cette fichue bête qui a mis le pays a feu et à sang pendant trois ans et décimé la corporation des bergères ???
La belle du Gévaudan…
Les délires les plus fous imaginent un serial killer dresseur d’animaux de combat, pèle mêle on accuse le loup, les loups garous, un singe carnivore, des nobles désœuvrées …
Au final tout semble montrer que l’on à faire à un animal hybride, un croisement malheureux de chien et de loup… Avec quelques bizarreries à la clef qui compliquent l’affaire. La bête décapite bon nombre de ses victimes, disparaît comme par enchantement pour réapparaître plus loin… Bref elle n’est pas franchement catholique, mais n’est ce pas à tout le moins ce que l’on est en droit d’attendre d’un fléau de Dieu ?
ou lien direct vers les photos de la balade en Gévaudan
Écoutons ce discours de De Gaulle à la jeunesse allemande, je n’ose dire ré écoutons…. Nous sommes le 9 septembre 1962… La deuxième guerre est encore toute proche… Le monde panse à peine ses plaies.
Les allemands, les boches, les schleus … nos ennemis, ceux qui nous ont humiliés, ceux avec qui une bonne partie de nos compatriotes se sont vautrés dans les miasmes d’une idéologie nauséabonde. Peut on imaginer pire que ces années de cendre, de misère, de tonnerre, de fureur, d’horreur absolue, de négation de l’humanité ? Peut on encore renouer le dialogue avec ce peuple et construire ensemble un futur ?
Le peut on ?
Oui … Car il est des voix comme celle du Général, homme d’un autre siècle, d’un autre temps… d’une autre dimension, pour appeler au sursaut et à l’espoir une fois de plus.
Souvenons nous du murmure du 18 juin à peine audible dans le fracas de la débâcle, litanie de l’espoir durant ces années de guerre dans le crachouillis de Radio Londres , combat obstiné pour rendre à la France sa voix dans le concert des nations … et puis la fin de cette guerre qui ne sera jamais encore tout à fait la paix.
Mais pour nous la construction d’une Europe commune, l’avenir et la confiance absolue… LA JEUNESSE ! Le triomphe de l’intelligence sur la haine et la revanche. La voix est toujours là !
Et quelle voix : Quel discours ! En allemand dans le texte, sans papier et sans prompteur… autre temps !
Sommes nous encore capable d’entendre ce message ? Balayer les messages de haine, de division ?
A quand un sursaut d’intelligence, de lucidité au delà du babillage et des errements médiatiques ? A quand un grand mouvement d’unité nationale pour repousser l la haine, la peur la division et enfin relever les défis de notre temps ?
Le monde n’a jamais été aussi magnifique, excitant, passionnant !
Merde alors …
Mo. aux cons pour citer encore une fois le Général… Vaste programme…
Pierre Niney ne joue pas il est Yves Saint Laurent… Guillaume Galienne comme d’hab est génial mais des deux c’est Charlotte Lebon que j’préfère….
Le film est fin sophistiqué, touchant, vibrant et agaçant. Le biopic tient la route et fichtre que la photo est belle…
Au départ la fashion week ce n’est pas franchement mon truc mais bon sang que ce jeux d’acteurs est génial. L’interprétation de Pierre Niney est époustouflante. J’adore ce gentil garçon, coincé, d’une politesse exquise qui sue le génie par tous les pores.
La création vibrionne, la nostalgie des années soixante vous saute au visage, la Dauphine de papa dans les rues d’un Paris disparu. La folie des seventies, les Trente Glorieuses éclatent comme un feu d’artifice. Défilés de mode, symphonie de couleurs, de textures de charme et de beauté.
Déluge d’œuvre d’arts amoureusement choisies, boulimie de création, fulgurances, passions et amours sulfureux . YSL dessine, crayonne, invente, découvre , défriche, déconne pète les plombs et tutoie la folie. Le petit jeune homme timide se mue en petite gouape détestable. Pierre Bergé (Guillaume Galienne) panse les plaies sauve la baraque, le luxe, le fric sont toujours présents mais sans ostentation,
On est à mille lieux de la vulgate bling bling, la vieille France triomphe paisiblement dans des vapeurs d’exubérance désuète.
Légendes urbaines, théories du complot, fumisteries en tout genre avec Internet la machine s’emballe.
Résumons nous : les américains n’ont pas marché sur la lune, Kennedy n’a pas été tué par Lee Harvey Oswald, le trésor des templiers est dissimulé sous le château de Gisors, aucun avion ne s’est écrasé sur le Pentagone, L’abbé Saunière a mis la main sur le trésor des Wisigoths à Rennes le Château et Nicolas Flamel transformait le plomb en or comme Jésus l’eau en vin – ah non zut, sur ce coup là je m’égare (de triage) … Quand aux OVNI … alors là … De Roswell aux crope circles, il y aurait de quoi dire… Mais on ne nous dit pas tout …
Avant la toile on pouvait frissonner en se plongeant dans la littérature spécialisée. Ah les délices de la collection « J’ai lu l’aventure mystérieuse », couverture rouge, titres dorés, en plus en poche c’était pas cher maintenant avec Internet la machine s’emballe, les secrets d’initiés se déversent à gros bouillon sur la place publique, la rumeur s’érige en cyber vérité…
Bon dans tout ce déballage à la Prévert il y a du moche, du sordide mais franchement il y a tellement de belles histoires … Ah les maisons hantées et les phénomènes paranormaux, Camille Flammarion, pensez donc un astronome ! Et Lobsang Rampa et son troisième œil… Bigre.
Mais voilà que Gerald Bronner nous démonte tout ça, remet les pendules à l’heure de la raison et débranche la machine infernale à rumeurs et à rêves (le fil bleu sur le bouton bleu, le fil rouge sur le bouton …). Bon mais les gars de Reopen, ouh là, ils ne l’aiment pas le Gérald et lui taillent un costard à sa mesure, le voilà rhabillé pour l’hiver !
Franchement réaliser d’un coup que L’Abbé Saunière ne serait qu’un vulgaire escroc, qu’Oswald a bien flingué Mister President, je sais pas vous, mais moi ça me flanque un coup au moral….
La superbe piaule de Bérenger financée avec une entourloupe de messes vendues à tire larigot… justement aux gogos… Mince alors ! Ah non, je préfère le Da Vinci Code au Code Civil … De grâce, qu’importe la vérité pourvu qu’on ait le rêve …
Ce soir au ciné, plongée délicieuse et vertigineuse dans le monde de l’enfance… de mon enfance.
La télé était noir et blanc, Belle que j’aime tant… Sébastien avait une moue boudeuse… Nous les garçons le détestions et l’admirions secrètement, nos petites fiancées aux socquettes blanches se pâmaient … enfin on en savait presque rien, on ne fréquentait pas les mêmes écoles… Il y avait celle des garçons et celle des filles…
Un demi siècle… Oui, déjà ? c’était hier… le bel oiseau que le vent chassait…
Alors quelques cinquante ans après la couleur et la lumière éclaboussent l’écran. Tassé dans mon fauteuil rouge c’est mon mon regard de petit garçon bigleux qui se fond dans l’écran. Le gros chien blanc aboie dans la montagne, César bougonne, Angelina est belle et souriante et Sébastien triomphe.
L’œuvre est réécrite , réinterprétée mais la partition est sublime. L’émotion court dans la montagne… le lièvre blanc qu’on ne voit jamais… Qu’importe l’histoire, bien ficelée au demeurant, les mélodies et les chansons percent la neige des matins d’hiver…
Alphonse, le grand Alphonse Boudard, dans un couloir de l’hôtel Vitocha de Sofia où nous allions dîner, invités par mon patron de l’époque, conseiller culturel près l’Ambassade de France en Bulgarie et répondant au nom de jardin planté d’arbres fruitiers, prénom, Jacques, ami du ci devant écrivain, m’avait asséné cette vérité : « les phoques n’ont aucune accointance avec une soi-disant sodomie polaire.
Pour lui ces aimables pinnipèdes n’avaient rien à voir avec l’expression « pédé comme un phoque ».
Cette conversation pré prandiale s’inscrivait dans le cadre d’une causerie littéraire autour de la sortie du dernier ouvrage du maitre : « la Fermeture » et qui traitait du funeste bouclage des maisons closes suite à la loi scélérate d’une certaine Marthe Richard…
Ainsi selon lui, l’expression devait se comprendre (et se lire pour cause d’homophone trompeur) : « pédé comme un foc ». Du nom de la petite voile triangulaire sensée prendre le vent par derrière… Le foc.
Ouais, ouais, ouais…
Mon cher Phonphonse, avec tout le respect posthume que je te dois, permets mois de te dire que si des claques et autres maisons Tellier je n’en n’ai pas connu beaucoup, en revanche côté voile j’en connais un rayon.
Sache d’abord que j’ai été abonné à la revue « Bateaux » de 1972 aux années 2000, que des dits bateaux j’en ai eu des flottes, que l’Invincible Armada à côté c’est juste une escadre digne de trois merdeux boutonneux barbotant sous la surveillance nonchalante de leurs nurses anglaises un jeudi après-midi au bassin du Luxembourg…
Des voiles triangulaires, des focs, j’en ai eu des quantités et de toutes les dimensions, c’est simple je ne les ai jamais comptées …
De mon premier Vénéxiana qui s’illustrait aux régates de la baie d’Aigues Mortes dans les années soixante-dix et dont les sacs à voiles remplissaient le poste avant, d’Ondine mon plan Van de Staadt sur les rivages de l’océan indien et dont je n’ai jamais fait l’inventaire des voiles d’avant empilées qu’elles étaient dans un gourbi du Yacht Club de Dar Es Salaam.
Je ne parle pas non plus des génois de Vénéxiana 2 qu’un abruti de soi disant maître voilier ne savaient couper aux dimensions que la jauge exigeaient, ni de l’inter de mon Raspoutine que j’avais commandé à une voilerie du lac du Bourget…. Oserais-je évoquer le foc de mon fidèle kayak à voile navigant de la mer Noire, aux arches du château de Chenonceau sans parler des courants retors du fier d’Ars ???
Tout ça pour te dire après près de trente années et avec tout le respect posthume que je te dois, que justement, mon cher Alphonse, tu te le fourres dans l’œil jusqu’à l’os, le doigt…
Mais non bordel, ah pardon ça m’a échappé… Non un foc ne prend pas le vent par derrière, un foc c’est justement la voile qui va bien pour susciter l’écoulement laminaire propice à la remontée au vent …
Non mille fois non, un foc ne prend pas le vent par l’arrière !
Ben non mon cher Alphonse, il eut été plus exact de parler de « pédé comme un spi »…
Là oui, parle-moi de ça. Voilà une voile qui assure ses arrières, qui se gonfle d’aise, caressée par le souffle facétieux d’un Zéphyr turgescent…
Bon je te l’accorde « pédé comme un spi » c’est un peu con comme la lune ….
Alors, eut égard (de triage) à ton grand œuvre, gardons l’expression se référant à la voilure, oublions les phoques et aimons nous les uns les autres … ou les uns dans les autres…
On remplissait la bagnole des SAS du beau père… Le voyage était long pour rejoindre le Balkans … L’auto radio crachotait jusqu’à l’Italie puis bernique… restaient les bouquins pour s’occuper, enfin pour celui qui ne conduisait pas !
Et puis un jour nous l’avons rencontré à Sofia … Soirée à l’ambassade, chez des diplomates et dans les couloirs de l’hôtel Vitocha …
Oui je confirme ce que dit la presse, Gérard de Villiers préparait chacun de ses opuscules par une enquête minutieuse, oui des personnages réels s’inséraient dans le bouquin… non nous ne sommes pas dans celui ci !