Mai 29, 2006 - Côté professionel    4 Comments

Tentative d’analyse d’un double échec.

Concours de chef d’établissement deuxième classe

Le concours de chef d’établissement est un concours difficile. Tout concours se prépare et celui ci n’échappe à la règle.

Mais puisqu’on en n’est dans les lieux communs, il en en est un qu’il convient d’évacuer au plus vite et qui consiste à croire « que l’on manque de chefs d’établissements, et que, par conséquent, il ne doit pas être bien difficile d’être admis ».

Faux ! Le métier est certes difficile mais les candidats au concours sont nombreux et d’autre part le nombre de postes offert au concours est en régression depuis trois ans.

Par conséquent l’idée de se présenter à ce concours « la fleur au fusil » en dilettante est une idée qu’il convient de proscrire sans délai …

Que dit le BOEN :

Le concours, dont le but est d’apprécier les aptitudes des candidats à l’exercice de leur futur métier, comporte deux épreuves :

L’épreuve d’admissibilité :

Elle repose sur l’examen d’un dossier, qui comprend, outre les renseignements administratifs, un historique de la carrière, une lettre de motivation faisant apparaître la diversité des expériences et une fiche d’avis hiérarchique sur votre candidature.

L’épreuve d’admission :

Elle est constituée d’un exposé et d’un entretien avec le jury, destinés à évaluer vos connaissances professionnelles, en prenant appui sur l’étude d’un cas concret relatif à la mise en oeuvre de la politique éducative dans un établissement scolaire, apprécier votre motivation, vos aptitudes, votre sens du dialogue et de la communication. Préparation : 2h ; exposé : 15 minutes ; entretien : 45 minutes.

Il convient de préparer soigneusement ce concours, d’une part sur le fond et d’autre part sur la forme et pour cela il est impératif d’acquérir une méthodologie propre à cette épreuve.

A la lecture des conditions de l’examen on est tout d’abord un peu perplexe : deux heures de préparation paraissent une durée un peu longue pour exposer un cas concret à l’oral… en fait il n’en n’est rien.

En poste à Ankara, dans le lycée français mais dans la section primaire je me suis inscrit à la préparation du CNED.

Je ne regrette pas et je pense que la préparation dispensée par le CNED permet réellement d’acquérir une bonne méthodologie, de bien se conformer aux exigences de l’épreuve de trouver les bons « timings ».

Partant de « zéro » je pense avoir acquis une bonne préparation aux conditions de l’épreuve. Les quatre devoirs envoyés ont tous été plutôt encourageants, le dernier surtout, le sujet m’étant particulièrement « parlant ».

Admissible, je me suis donc présenté à l’oral plutôt confiant avec cependant un inquiétude sur le type de sujet qui serait tiré au sort.

Je m’étais plutôt préparé et conditionné en me situant dans un collège et patatras c’est un sujet sur un lycée qui sort…

Je dois avouer que devant ma feuille, j’ai un moment de flottement, et d’interrogation me demandant si je n’allait pas jeter l’éponge immédiatement. Mais c’était trop bête, toute cette préparation, ce long déplacement (je venais depuis Ankara pour me présenter aux épreuves à Paris…)

Alors je me suis raccroché à la méthode, j’ai pu dégager une problématique, construire un exposé.

Devant le jury j’ai « tenu » le chrono, mon exposé a bien duré les 15 minutes et j’ai pu argumenter de manière a peu près cohérente et répondre au questionnement qui suivait.

Mon jury était compréhensif, indiquant que, sans faire l’impasse sur le lycée, j’avais plutôt axé ma préparation en me plaçant en position d’exercer dans un collège, ce dernier a bien voulu recadrer l’entretien sur le collège.

Mais il est évident que j’étais au final un peu « court » sur le fond, sur les fondamentaux, sur ce que l’on pourrait qualifier de « questions de cours » : histoire du système éducatif, grandes réformes. Par exemple à la question « quelles ont été les dernières grandes réformes du collège je me suis lamentablement perdu dans un exposé cafouilleux. Stress de l’examen mais surtout et c’est évident manque de préparation de fond.

J’ai échoué à ce concours parce que j’ai trop axé ma préparation sur la forme et la méthodologie du concours.

En sortant de l’épreuve, sans avoir le sentiment d’avoir complètement manqué mon épreuve je savais que j’étais passé à côté sur trop de choses, je n’ai donc pas été surpris par le résultat… bien qu’on ne puisse s’empêcher de se raccrocher à un secret espoir …

En poussant à fond l’analyse, je ne peux manquer de me poser deux questions :

le fait d’être issu du premier degré est il un obstacle rédhibitoire pour exercer directement dans le second degré ? Le fait d’exercer dans un établissement de l’étranger est-il bien perçu par le jury ?

A la première question, j’ai tendance à répondre par une autre question : qui fera un meilleur chef d’établissement : le directeur d’école qui a déjà traité et vécu bon nombre de situations concrètes et relationnelles auxquelles aura à faire face un chef d’établissement mais qui ne connaît pas bien le second degré ou bien le prof bien au fait du second degré mais totalement ignorant de ces situations ?

D’autre part, une autre constatation : un grand nombre d’IEN qui auront donc pour vocation d’inspecter des enseignants du premier degré sont eux mêmes issus du second degré. Sans que cela ne pose problème. Pourquoi l’inverse ne serait il pas possible s’agissant du concours de chef d’établissement  ?

Je n’ai pas la réponse à ma question, mais je pense quand même que le candidat issu du premier degré sera « un peu plus attendu » par le jury…

Pour ce qui concerne le fait d’avoir exercé à l’étranger le terrain est un peu plus « piégeux ». D’abord et c’est un fait, la perception de l’exercice hors de France par nos collègues qui ne connaissent pas l’étranger est souvent fausse et caricaturale… La pression exercée par les syndicats qui contribuent à imposer un renouvellement accéléré des cadres contribue à renforcer cette image de l’enseignant au soleil qui se remplit les poches…

Cependant je suis persuadé qu’exercer à l’étranger produit un artefact, la sensation que l’on domine beaucoup plus son sujet qu’en France. Il est exact d’affirmer qu’à l’étranger on est amené à exercer des responsabilités accrues dans certains domaines et à aborder des domaines que l’on n’a pas coutume d’aborder en France. Pour autant il est illusoire de s’imaginer que les compétences acquises sont immédiatement transposables à l’exercice en France, souvent pour une simple raison d’échelle…

J’ai donc donc durant les épreuves tenté de limiter au maximum l’exploitation de mes expérience à l’étranger, même si l’exercice était difficile dans la mesure où il s’agissait de faire référence à une expérience concrète du second degré.

Après cet échec, j’ai laissé passer un an. Retour en France mutation sur la Rochelle où je suis affecté sur le poste de chargé de mission TICE au CDDP17.

A priori je ne prévoyais pas de me représenter au concours mais comme je sais que la mission sera de toute façon limitée dans le temps, je me décide in extremis à me représenter.

Je ne modifie quasiment pas mon argumentaire pour l’épreuve d’admissibilité.

Durant le premier trimestre, je travaille pratiquement pas pour préparer le concours.

Je suis de nouveau admissible, il me reste environ un mois avant l’oral.

Je me pose la question sur la pertinence de me présenter à l’oral, pourtant je me lance à fond dans la préparation, nous en sommes en pleine loi Fillon… je travaille mon sujet, je révise les fondamentaux, bref tout ce sur quoi j’ai buté lors de ma première tentative.

Et me voici à l’épreuve. Cette fois le sujet me convient.

Le cas exposé ressemble trait pour trait à une situation à laquelle j’ai été confronté au lycée Charles de Gaulle mais avec une classe primaire, j’ai le sentiment d’avoir vécu et traité ce genre de problème. Je bâtis donc argumentaire précis mais qui prend le contre pied de la position adoptée par le chef d’établissement dans le sujet proposé. En gros je n’aurais pas fait comme lui et j’expose alors en détail en m’appuyant sur les documents fournis quelle aurait été ma position et mon action.

Premier petit « couac », je suis un peu long dans l’exposé, le jury intervient pour me demander de conclure. La suite se passe plutôt bien, je défends ma position, le jury ne semble pas manifester de désapprobation évidente.

Le feu roulant de l’entretien se poursuit , les échanges sont nourris. Je prends garde aux chausses trappes habituelles, cette fois je connais bien mes chiffres !

Au final je ressorts avec une impression de densité dans les échanges, presque de confusion. Beaucoup de choses ont été dites, pourtant il me semble que je m’en sors globalement mieux que la dernière fois.

Quelques jours passent et la sanction tombe : échec mais surtout échec cuisant je ne totalise que 10 misérables points sur 100…

Cette fois j’ai plus de mal à analyser cet échec et surtout l’ampleur de celui ci.

Qu’ai je dit , qu’ai je fait qui ne passe pas ?

J’ai été un peu long dans l’exposé, mais à peine quelques secondes, moins d’une minute …

Je me suis basé sur un cas concret vécu que j’ai transposé et j’ai construit un scénario reposant sur une lecture d’indicateurs qui me semblaient transposables :- lycée de centre ville : parents d’élèves exigeants (id lycée de l’étranger)- classe à examen : classe de CP (apprentissage de la lecture)

J’ai pris le contre pied des positions adoptées par le proviseur mais j’ai expliqué pourquoi et argumenté.

Aurais je commis des erreurs dans la partie « questions de cours » ?

Ai je trop fait référence à l’étranger, je me souviens de quelques réparties vives du chef d’établissement membre de mon jury ?

Il y a un point ou j’ai « séché », il est exact et je ne m’en suis pas caché que je ne connaissais pas la mécanique des remplacements dans le second degré. est sur ce point que s’est focalisé l’opinion du jury ?

Au final je demeure perplexe, je n’ai pas décelé un « décrochage » avec le jury, j’ai le sentiment d’avoir été cohérent et puis surtout placé dans une situation analogue c’est comme cela que j’aurais agi…

Et pourtant la sanction est nette.

Encore une fois ce n’est pas tant l’échec que l’ampleur de celui ci que j’ai cette fois du mal à analyser.

Je suis passé à la toute fin de la session et j’étais le dernier de la matinée, je n’ose pas quand même imaginer une lassitude du jury.

Alors que s’est il réellement passé ou me suis je « planté » ?

Au départ je m’étais fixé trois tentative au concours, au delà inutile d’insister. J’ai déjà épuisé deux cartouches…

Par conséquent la dernière tentative se devra d’être la bonne !

Pour tenter de mettre toutes les chances de mon côté je souhaiterais pouvoir obtenir un poste de « faisant fonction ». Je sais que c’est possible, j’ai lu au moins une fois sur une liste de diffusion sur Internet le témoignage d’un collègue du premier degré qui ayant échoué au concours a obtenu dans la foulée ce type de poste…

Mai 23, 2006 - Côté professionel    No Comments

Fil rouge


Je n’ai jamais eu à proprement parlé de plan de carrière. Celle ci est la résultante d’un choix de vie qui mêle étroitement, à chaque fois que c’est possible, la vie professionnelle et « la vie tout court ».Issu de ce qui s’appelait encore « l’Ecole Normale d’Instituteurs » j’ai en fait exploré plusieurs facettes du métier d’enseignant et au final exercé plusieurs professions différentes.Ma « carrière » est le fruit d’une succession de missions limitées dans le temps mais dont la cohérence résulte dans le fait que chacune est la résultante directe de la précédente. Autrement dit chaque expérience m’a permis d’acquérir des compétences nouvelles que je réinvestissais dans la suivante. Des incursions fréquentes dans le monde associatif ont contribué à élargir mon horizon.Activités professionnelles et activités associatives : sans jamais négliger les premières, j’ai toujours gommé, du moins dans mon esprit la frontière entre les deux. C’est ainsi que j’ai pu constituer le bagage qui m’a permis de cheminer professionnellement, un peu comme une boule de neige que l’on pousse devant soi et qui grossit au fur et à mesure que l’on avance…JPEG - 1.7 koUn fil rouge cependant demeure. Il se trouve que, par un concours de circonstances, je suis devenu très tôt« directeur d’école ». Le poste de Sofia, bien que très mal payé et assorti d’un statut administratif pour le moins bancal était un poste de directeur. Par la suite, conforter cette position m’a permis d’acquérir un profil utile pour repartir àl’étranger et plus tard pour obtenir un logement de fonction à notre retour en France. Alors intérêtpurement matériel ??Non, pas seulement, j’ai fini par m’installer dans la peau du directeur d’école et cela est devenu tout simplement « mon » métier. Un métier exigeant, passionnant qui occupe l’esprit et qui a suscité mon action auquotidien.Pourtant un boulet est attaché à cette profession.Directeur d’école c’est exercer un métier complexe et qui génère une activité un plein temps mais à cette tâche chronophage s’ajoute la responsabilité d’une classe. Or pour n’importe quel instituteur, la classe constitue l’élémentessentiel, le « reste » passe nécessairement au second plan. Autrement dit le temps manque pour accomplir avec sérieux son travail de directeur et c’est un grand écart permanent qui s’institue progressivement entre la classe et la direction.L’activité de direction est ressentie comme une activité coupable si elle empiète sur la vie de la classe. C’est une image qui vous est renvoyée par les collègues : à Ecully, j’avais 9 classes et un quart de décharge, je me souviens parfois des réflexions des collègues le jour où je n’avais pas les enfants « puisque tu ne travailles pas aujourd’hui, tu pourrais me faire … » « Puisque tu ne travailles pas aujourd’hui »… et bien oui, le seul le vrai travail c’est la classe, le reste …Mais il n’est même pas besoin des autres , on finit soi même par culpabiliser de manière plus ou moins inconsciente…Une première fois j’ai tranché, abandonné la direction d’école pour travailler à l’OCCE. Après cinq années j’ai souhaité tourner la page, revenir au terrain. Inévitablement j’ai retrouvé une direction d’école. Par un concours de circonstances ce fut de nouveau l’étranger. Franchement je n’y croyais guère, les services rendus s’oublient vite dansl’administration, cela faisait dix ans que j’avais quitté ce qui, à l’époque, n’était même pas encore l’AEFE . La situationparticulière du poste d’Ankara en faisait un poste délicat dans ces cas là on fait appel aux vieux chevaux…C’est durant cette mission que j’ai pris la décision de trancher une bonne fois pour toute dans le dilemme entre la classe et la direction.Privé de statut la direction n’est qu’une fonction, les chances de voir évoluer la situation sont minces. Il existe bien des postes complètement déchargés mais ils ne s’obtiennent que sur les critères d’un barème fondé sur l’ancienneté… il suffit d’attendre d’être à un ou deux ans de la retraite… formidable motivation s’il en est…Alors il ne reste que deux options franches : reprendre une classe à part entière ou bien devenir chef d’établissement dans le second degré…Abandonner le premier degré n’est pas une décision aisée à prendre. Pourtant j’avais déjà fait plusieurs incursions dans le collège et le lycée. En tant qu’enseignant j’avais assuré des cours de français et surtout d’histoire géographie comme répétiteur des cours du CNED. Durant ma mission à l’OCCE j’avais eu de nombreuxcontacts avec des chefs d’établissements pour régler avec eux des problèmes de droit et decomptabilité.Encore une fois je me suis heurté à des difficultés administratives, mes années de directeurs à l’étranger ne pouvant être prises en compte… Pas très logique quand on sait qu’un directeur d’école à l’étranger exerce ipso factoplus de responsabilités qu’en France, qu’il peut même et c’était mon cas, exercer comme « faisant fonction » de chefd’établissement.Pourtant je me suis présenté deux fois au concours. par deux fois j’ai été admissible, par deux fois j’ai échoué à l’oral. je détaillerai dans un nouveau billet l’analyse que j’ai faite de mes échecs.Pourtant je n’ai pas encore renoncé, je m’étais au départ fixé trois tentatives… il m’en reste une.A moins que …A moins que je continue de pousser ma boule de neige…Obtenir la direction d’un CDDP pourrait constituer une alternative qui au final me motive au plus haut point : exploiterdifférentes compétences acquises dans les domaines de l’animation d’équipes, d’animation culturelle, de gestion, dans les relations avec les collectivités locales… Tout ceci au final me permettrait de boucler la boucle…Entretien le 8 juin pour la direction du CDDP de la Corrèze…C’est bientôt la coupe du monde de foot et la balle est dans mon camp !
Mai 23, 2006 - Côté professionel    No Comments

GDID

Parfois il réconfortant de savoir que l’on n’est pas seul !Directeur d’école, un métier ? mais non mon bon Monsieur une fonction…Nous sommes de plus en plus nombreux à réagir contre l’institution qui nous ignore et contre les principaux syndicats enseignants qui se cantonnent dans une position autiste d’un autre temps…

Voici in extenso le dernier le bulletin du G.D.I.D. l’association nationale des directrices et des directeurs d’école primaire. Je n’ai pas une virgule à modifier… tout est dit et bien dit….
CHRONIQUES DU TEMPS QUI PASSE
6 ans ? 7 ans déjà ? Comme le temps passe vite…Voila près de 7 ans que nous avions entamé cette interminable grève administrative.A ce rythme, nous risquions sérieusement de voir notre mouvement battre tous les records de durée du genre.A défaut de déboucher sur quelque chose de tangible, cette grève administrative a connu quelques soubresauts, avec la signature du protocole Signature refusée, dans l’ordre, par le SNUDI-FO, le SGEN, puis le SNUIPP Signature accordée par le SE-UNSA…Notre bon ministre se satisfaisant d’une seule signature, ce protocole s’appliquera dès la rentrée prochaine.Application d’autant plus aisée qu’il ne comporte pas grand chose.Si on laisse de côté les mesurettes symboliques du genre vade-mecum, ne reste que deux points qui pourraient sembler d’importance, les quarts de décharge pour les 4 classes et les E.V.S.
LES DECHARGES POUR LES 4 CLASSES…
A priori, une bonne nouvelle… Il faut rappeler que la dernière avancée en la matière, l’attribution d’un quart de décharge pour les 5 classes, datait de 1995 ! Et n’avait été finalisée qu’en … 2005 !Curieusement, cette grande avancée miraculeusement engrangée n’a pas déclenché de flots d’enthousiasme… Il y a de quoi…Bien sur, on comprend le soulagement des collègues dirlos d’écoles de 4 classes, croulant sous le boulot, et quivoient arriver enfin un temps de décharge. Sauf qu’à creuser un peu, on se demande si ces collègues ne vont pas échanger un « rien-du-tout » pour un « presque-rien-mais-pire »On constate d’abord que cette « avancée » n’en pas vraiment une, puisque la modification des stages des PE2 était prévue depuis plusieurs mois, bien avant les négociations à la sauvette du mois d’Avril…Et surtout, ici et là, les premières déclarations des I.A. laissent craindre des trucs moins joyeux :
- ces quarts de décharge, c’est maintenant certain, ne seront présents que 30 semaines par an
- une part de leur formation pourrait retomber sur nos frêles épaules- leur présence pourra être remise en cause pour les besoins de la formation continue
- et si le nombre de PE 2, dans votre département, est trop restreint, vous n’aurez de décharge qu’à la prochaine « avancée à engranger »Et les autres écoles ?
- Pour les écoles de 1 à 3 classes, collègues, vous êtes priés d’attendre l’horizon 2020
- Pour les écoles de 5 et 6 classes, collègues, si vous avez le malheur d’exercer dans un département où les PE 2sont plus nombreux que les écoles de 4 classes, vous risquez fort de perdre un mois et demi de décharge, les PE2 en trop devenant vos quarts de décharge…
- Pour les écoles de 7 classes et plus, vous êtes priés d’attendre l’horizon 2040 et de ne pas vous plaindre, scrongnegneu !Autre possibilité pour tout collègue, du chargé d’école au dirlo de 15 classes, faire comme nous : « être réalistes et demander l’impossible », ce qui revient à dire « râler, se battre et demander justice »…
LES E.V.S. ?
Le recrutement d’E.V.S. n’est qu’une fausse solution à un vrai problème.Cela ne peut représenter une réponse ni aux attentes de ces jeunes, ni aux besoins de la direction d’école.La réalité des E.V.S., pour notre ministère, ce sera :- prétendre avoir réglé les problèmes de la direction d’école par l’attribution de ces « aides »- donner l’illusion d’une réforme d’importance alors que les 50 000 emplois d’E.V.S. étaient déjà prévus et budgétés à 90 % par le Plan de Cohésion Sociale depuis plusieurs mois La réalité des contrats E.V.S. pour ces jeunes « en difficulté d’insertion professionnelle », ce sera :
- un demi-Smig horaire de 20 heures par semaine
- des contrats allant de 6 à 10 mois
- une absence totale de formation
- la précarité d’un emploi ne débouchant sur aucun métier La réalité des emplois E.V.S., pour les directrices et directeurs d’école, ce sera :
- un travail supplémentaire de gestion et formation de ces personnels
- une aide infime, très peu de nos tâches pouvant être déléguées… Nous n’avons légalement aucune obligation d’accepter de tels contrats dans nos écoles. Le G.D.I.D. appelle donc chaque collègue à mesurer toutes les conséquences de leur choix avant que d’accepter la création de postes d’E.V.S. « d’aide à la direction »
ETRE OU AVOIR…
Il n’est que deux manières d’envisager la direction d’école : ÊTRE ou AVOIR Certains rêvent d’un retour aux sources, à l’Age d’Or mythique des années 60 où la direction d’école (croient-ils) se limitait à un coup de tampon sur quelques paperasses. Pour ceux-là, il est clair que la direction d’école s’inscrit dans le schéma vieillot du dirlo-qu’est-un-instit-comme-les-autres. Il est donc impératif à leurs yeux de conserver le cadre actuel de notre fonction et de se contenter de l’améliorer par quelques mesures catégorielles. On reste ici dans l’AVOIR…Démarche qui pourrait à la limite se concevoir si elle n’était pas à des années-lumière des réalités de notre boulot… Il n’est qu’à voir les responsabilités qui sont nôtres aujourd’hui !Mais démarche surtout caractérisée par son inefficacité totale.En effet, rester dans l’AVOIR implique de rester uniquement sur des demandes catégorielles : on se condamne ainsi à quémander un huitième de décharge, trois francs six sous d’aumône, sans rarement les obtenir.Après tout, puisque la direction d’école n’existe pas administrativement, pourquoi nos ministres successifs iraient-ils se préoccuper de nous ? Il est une autre manière d’envisager la direction d’école : non plus AVOIR, mais ÊTRE…Celle-ci revient à constater que la direction d’école est devenu un métier à part entière…Nous ne sommes plus des instits chargés de la direction, mais des directeurs chargés d’enseignement. Si le contact avec les élèves, la pédagogie est toujours primordial, il devrait s’exercer dans le cadre d’une direction d’école reconnue.Cela nécessite l’élaboration d’un statut qui vienne reconnaître notre boulot et nous donne les temps, les moyens, les salaires pour le faire…En nous revendiquant dirlos, notre combat est celui de la dignité de notre travail.Entre AVOIR ou ÊTRE, entre « fonction » ou métier, entre charité ou justice…
UN STATUT
Ses avantages ?
Ceux d’un texte clair, qui définirait de façon précise, et limitative, notre travail. Un texte qui sortirait du flou actuel et dirait nettement ce qu’est le rôle et le boulot d’un directeur d’école et les conditions d’exercice de ce travail. Un texte qui nous protégerait face à la judiciarisation progressive de notre métier. Un texte qui ferait de nous, non des serfs taillables et corvéables à merci, mais des professionnels reconnus. Un texte, enfin, qui mettrait nos collègues adjoints à l’abri des nominations de faisant fonction, qui ferait de la direction d’école un choix et non plus une contrainte.
Ses défauts et ses risques ?
Ils sont innombrables dans leur variantes, mais se résument le plus souvent à :… »On deviendrait derechef des chefs, des petits chefs, des sous-chefs, des couvre-chefs… »C’est curieux, mais tous les statuts que l’on a découvert n’en faisaient nullement mention…Les ATSEM ont un statut et ne sont pas les supérieures hiérarchiques des collègues en maternelle. Les profs d’EPS ont un statut qui n’en font pas les chefs des profs de maths… etc, etc…Il est une règle dans toute la fonction publique, la supériorité hiérarchique découle du pouvoir de notation. Est « chef » celui qui note… Pas question de statut là-dedans.On précisera donc, pour les mal-comprenants, que le GDID demande un statut non-hiérarchique envers nos collègues adjoints. Difficile d’être plus clair…
MAIS C’EST QUOI, LE GDID ?
Avant tout, une association… Association de directrices et directeurs d’école lambda, nous n’avons ni décharges particulières, ni subventions, ni accointances, ni chapelles, ni affiliations. Par contre, on a un goût certain pour notre indépendance et notre liberté. Cela nous permet actuellement de rassembler des collègues de 86 départements, 4 DOM-TOM, ainsi que des dirlos d’écoles françaises à l’étranger. Collègues non-syndiqués, pour la grande majorité, collègues syndiqués aussi,à tous les syndicats existants, sans exception, collègues chargés d’école ou dirlos d’écoles de 20 classes, directeurs d’école rurales ou de ZEP urbaines.Cette diversité fait notre richesse…Pour quoi faire ?
- pour s’entraider, échanger sur nos écoles, nos pratiques, mutualiser nos connaissances
- pour prendre la défense de collègues en butte avec des maires, des IEN, … Un retrait de fonction, ça va vite…- pour gamberger ensemble, élaborer idées et propositions et les faire connaître
- pour donner la parole à tous les collègues, qu’ils soient membres ou non du GDID Plus de 1000 collègues ont ainsipu s’exprimer en toute liberté dans la « bouteille à l’encre »
- pour se battre et voir notre quotidien s’améliorer Le tout réalisé par des collègues qui n’en attendent aucun plan de carrière, n’en ont pas de vision militante et font ceci pour une simple et bonne raison : entre se lamenter ou râler seul dans son coin, il est un autre choix…
ALORS, ON ATTEND OU ON BOUGE ?
C’est embêtant d’avoir toujours raison… Lorsque nous annoncions, il y a trois ans, que la grève administrative, telle qu’elle nous était proposée, ne pouvait déboucher sur rien, on aurait bien aimé se tromper.Or, il n’est qu’à voir les brillants résultats obtenus dans le dernier « protocole » pour se dire que, tout compte fait, on a perdu 7 années pour pas grand chose.Soyons clairs, si tout ce que l’on nous propose, dans le cadre de la grève administrative est de refuser d’envoyer par lavoie hiérarchique le compte rendu du conseil de cycle 2, ça ne va pas bien loin. Il y a peu de chances que l’on voie des I.E.N. éclater en sanglots devant notre refus obstiné et notre mammouth favori ne s’en portera pas plus mal, en fin de compte. Autant dire que nous attendons des syndicats enseignants bien plus et bien mieux, en matière d’action. Comme on a pas mal d’idées en la matière, le GDID vient de s’adresser à ces syndicats. Vous trouverez notre courrier à http://www.dirlo.net/nouvelles/nouvelle2.php?id_news=20Et comme on sait aussi bouger tous seuls, s’il le faut, vous trouverez dans notre prochain bulletin, dans quelques jours, les actions que notre association engagera… On songe en particulier à de l’inédit, avec une « journée de non-grève » dont on vous reparlera d’ici peu…A vous de voir si vous les partagez, les reprenez, si, au-delà, vous choisissez de joindre vos efforts aux nôtres pour que notre métier de dirlo soit enfin reconnu…
BESOIN D’UN RENSEIGNEMENT, D’UNE AIDE ?
Notre site :http://dirlo.net/ , un véritable portail coopératif par des directeurs pour les directeurs, avec : un guide du directeur, des textes de lois commentés, de nombreux téléchargements, un annuaire de liens utiles aux directeurs, le mémento des écoles et bien d’autres rubriques et services. Sans oublier les forums thématiques et un chat. A vous y croiser donc…
ET PUIS, CE N’EST PAS INUTILE, ON PEUT TOUJOURS NOUS REJOINDRE…
G. D. I. D.( GROUPEMENT DE DÉFENSE DES INTÉRÊTS DES DIRECTEURS )Pour nous rejoindre dans cette association….par courrier : retournez ce bulletin à : G.D.I.D. 106, Chemin du Vallon des Escourtines, 13011 Marseille ou par email : comportant les mêmes indications adressé au GDID ou formulaire en ligne.
Mai 19, 2006 - Côté professionel    No Comments

Représentativité

Le fonctionnement fédéral de l’OCCE pose le problème de la représentativité des associations départementales lors des assemblées générales et de la répartition des mandats pour les prises de décision et les votes qui engagentl’ensemble du mouvement.Deux modes de fonctionnement s’opposent :- 1 AD, 1 voix,- répartition du nombre de mandats au prorata du nombre d’adhérents.C’est ce deuxième mode de calcul qui est actuellement en vigueur.Ceci a pour conséquence de concentrer le pouvoir décisionnaires sur les « grosses » AD c’est à dire sur celles qui rassemblent le plus d’adhérents. Le représentativité d’une AD de 800 coopérateurs se réduit alors à une peaude chagrin face à celle qui en compte 160 000 …Pour autant est-il juste de mettre à égalité ces deux AD ? En effet adopter le principe d’une AD une voix, c’est perdre de vue que l’adhérent de l’OCCE, son essence même, sa raison d’être et d’exister c’est un individu : c’est le « petit coopérateur« . C’est faire de l’adhérent de l’OCCE un « machin » dématérialisé « l’AD » …Une grave confusion s’opère entre égalité et équité.Aucune de ces deux solutions ne me paraît satisfaisante et ne prend en compte les réalités d’un mouvement qui se veut coopératif…Au delà des clichés réducteurs il me semble qu’il est possible de mesurer autrement la représentativité d’une AD.J’affirme qu’une « grosse AD » n’est pas uniquement celle qui a le plus grand nombre d’adhérents. Adopter ce principe simpliste, c’est oublier de tenir compte de la démographie des départements.Un département qui compte une population scolaire de 20 000 élèves n’aura jamais plus de coopérateurs que celui qui qui en compte 140 000… c’est aussi bête que cela …Ainsi mesurer la représentativité d’une AD en se basant uniquement sur le simple facteur quantitatif du nombre de coopérateurs de l’AD est un non sens.Il me semble indispensable d’introduire un aspect qualitatif.Posant ce principe je sais très bien que je vais à contre courant d’idées et de principes qui ont cours dans l’éducation nationale… La notion de mérite est une notion vouée aux gémonies par bon nombre de courants bien pensant, syndicaux en particulier…Je le déclare tout de go, je suis viscéralement opposé à ce qui a pu être imposé dans l’éducation nationale et qui repose sur les seules critères d’ancienneté je classe » la loi du nombre » ainsi ainsi définie dans la même catégorie depensée.Je pense que le travail et les résultats d’une AD se mesurent avant tout à l’aune du travail de son équipe d’administrateurs.Je réfute d’avance l’argument qui est souvent opposé qui consiste à affirmer que seul le soutien bienveillant d’un Inspecteur d’académie est à même de donner du poids à une AD. Pas plus que le travail d’un « bon » animateur départemental n’est suffisant…Certes ce sont là des éléments importants mais qui ne peuvent se substituer au travail d’un CA dont les membresse mobilisent, s’investissent, chacun dans son domaine de compétences et qui conduit à la vitalité et aurayonnement de l’AD.Or cette action cette « vitalité » se traduit également par un nombre croissant d’adhérents.Mais ce nombre doit être observé et mesuré par rapport au nombre d’adhérents potentiels du département.Par conséquent il n’est que de faire un ratio très simple entre le nombre de coopérateurs et le nombre de population scolaire du département pour mesurer le « poids relatif » d’un AD qu’il convient alors de prendre en considération au moment de prendre des décisions collectives.Si l’on fait ce calcul, très simple, on constate alors que les « grosses » AD ne sont plus celles que l’on croyait.Pourquoi donner toutes les clefs à un «  »mastodonte de 140 000 qui vit sur son erre et qui dispose de moyens conséquents alors qu’une AD plus modeste avec un CA qui « mouille la chemise » aura plus fait proportionnellement pour la représentativité du mouvement ?

Pour moi la coopération ne peut se fonder ni sur la loi des grands nombres ni sur la dématérialisation du coopérateur…



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autre vision des chiffres
autre vision des chiffres
Mai 5, 2006 - Côté professionel    No Comments

Le collège, dernier maillon…

… le maillon faible ????

… » Mais, dès le départ, le projet fut marqué par une ambiguïté constitutive : fallait-il faire un « super école primaire » ou un « petit lycée » ? Fallait-il y placer des instituteurs polyvalents ou des professeurs spécialisés ? Le débat n’a jamaisété tranché clairement »…Philippe Meirieu, lettre à un ami ministre (Luc Ferry).

Dernier maillon constitutif de notre système éducatif, le collège, issu de la fusion progressive de l’école primaire supérieure et des petits lycées… devenu collège à part entière puis tendant vers le collège unique … n’en finit plus de se chercher…
Au début du XXème siècle l’enseignement se caractérise encore par l’existence d’ordres distincts (primaire, secondaire, supérieur).
Pour chacun une « clientèle » différente, des établissements différents, des corps d’enseignants spécifiques et des objectifs différents…
Le collège va naître du rapprochement de deux structures primaire et secondaire
– d’un côté, Issue de l’école primaire : l’école primaire supérieure,
–  de l’autre côté les « petites classes des lycées
L’Ecole Primaire Supérieure était destinée à démocratiser la formation de l’élite républicaine et préparer, notamment, les futurs candidats pour l’Ecole Normale d’instituteurs,l’école primaire supérieure de Cluny [1]Les enfants des classes aisées de la société entraient à 5 ans dans les lycées, se présentaient douze ans plus tard au baccalauréat puis entraient dans l’enseignement supérieur. Ascenseur républicain : le concours des bourses permettait au sujet d’élite d’intégrer le lycée … voir Marcel Pagnol, souvenirs d’enfance…
Les tentatives de réformes sont nombreuses (une quinzaine !) sous la III ème République, une des plus importantes est à mettre au crédit des « Compagnons de l’Université Nouvelle » qui souhaitaient la création d’une « école unique ».
Mais on peut également citer des intiatives gouvernementales : Jean Zay en particulier [2]La période de Vichy est contrastée, si l’on note un retour sur la gratuité pour les études secondaires, c’est néanmoins en 1941 que l’on assiste à l’intégration complète des écoles primaires secondaires dans l’enseignement du second degré et leur transformation en collèges « modernes ».
Le lycée se prévalant de la suprématie de l’enseignement »classique »Le plan Langevin Wallon dans l’immédiate après guerre : c’est en 1944 que le ministre de l’Education Nationale, René Capitant charge une nouvelle commission de préparer une réforme complète de l’enseignement français. Elle a très vite porté le nom de son premier président Paul Langevin puis après la mort de celui ci(décembre 46) de son successeur Henri Wallon.Dubet et Meirieu : une lecture du plan langevin Wallonprojet Langevin WallonLe rapport Langevin-Wallon, Suivi de « Tout a été dit. Tout reste à faire » et de « Que reste-t-il du plan Langevin-Wallon ? »
L’appartenance de ces deux hommes au parti communiste français a, dans le climat de guerre froide naissante, fortement pesé et discrédité leurs travaux. Non seulement le plan Langevin Wallon ne fut jamais appliqué mais il ne fut même  pas discuté à l’assemblée nationale…
1959 : réforme Berthoin L’obligation scolaire est portée à 16 ans. Les cours complémentaires (des écoles primaires) deviennent des collèges d’enseignement général (CEG). – Mon père instituteur au départ devient à cette époqueprofesseur de CEG…
réforme Fouchet (1963 et 1964) : Création des CES, suppression de l’examen d’entrée en sixième.1975 : la loi Haby instaure le collège uniqueLe Collège de l’an 2000 : rapport à la ministre déléguée chargée de l’enseignement scolaire (Collection des rapports officiels)Collège de l’an 2000

 

[1] rappel 1833 : Loi Guizot, naissance de l’enseignement primaire public : une école normale par département, une école primaire supérieure dans les communes de plus de 6 000 habitants, une école primaire par commune.[2]L’école du peuple, c’était ses classes primaires, élémentaires puis supérieures qui débouchaient au mieux vers les concours de la fonction publique.
Le lycée, avec ses « petites classes » que suivaient les parcours dans le secondaire, puis le supérieur, c’était l’école de la bourgeoisie. Ordres étanches, qui limitaient les chances de promotion des enfants du peuple et protégeaient ceux des familles bien nées de la concurrence de masse qu’entraînerait la démocratisation  du secondaire.
Le projet de Jean Zay était de substituer à ce système, à vrai dire peu conforme aux principes libéraux et républicains, un enseignement unifié en degrés successifs, avec étapes d’ « auscultation », permettant à tout élève de s’orienter en fonction de ses capacités, et non de ses origines. La démocratisation des bourses d’étude devait permettre de gommer les inégalités dues aux seules ressources financièresdes familles.
Comme toute réforme du système éducatif, un tel projet ne pouvait faire moins que provoquer les réactions des positions établies, car derrière une réforme du système éducatif c’est toujours un projet de société qui se dessine.
Cerné par les conservatismes, Jean Zay échoua le 5 Mars 1937 devant un parlement rétif, et amorçât sa réforme parla voie réglementaire. Les enseignants du secondaire craignaient pour leur prestige, et la droite conservatrice n’a jamais vraiment goûté l’ouverture des lycées Parisiens aux enfants d’ouvriers.
Il n’empêche, l’école démocratique et républicaine était née, son élan sera complété plus tard, et c’est à Jean Zay que nous devons d’avoir mis un terme à une organisation qui institutionnalisait l’école de classe, et faisait obstacle à toute mobilité sociale ; c’est un héritage immense et précieux.
Avr 14, 2006 - Côté professionel    No Comments

Mission TICE premier degré 2004 – 2006

Mission TICE premier degré 2004 – 2006

Cette mission TICE au CDDP de Charente Maritime aura été pour moi l’occasion de plonger dans les arcanes du fonctionnement de la France.

Lorsque l’on revient d’un séjour assez long de l’étranger, retrouver la France c’est retrouver la Gaule et ses tribus, les territoires réservés, les prés carrés où il n’est pas de bon ton de s’aventurer si l’on est « étranger ».

Ce fonctionnement se retrouve dans différentes strates de la société que l’on se place sur le terrain politique, administratif, professionnel, sportif…Poursuivant un même objectif, défendant la même cause, nous ne pouvons à un moment nous empêcher de nous sentir viscéralement concurrents…

J’ai toujours en tête une image… Lors de notre séjour en Suède nous étions partis dans le cadre du projet de fusion entre Renault et Volvo, deux grands constructeurs automobiles s’il en est … Pourtant là aussi, culture d’entreprises différentes. A l’occasion de Noël un petit spectacle de théâtre et de sketchs avait été organisé par des personnels des deux entreprises. Un épisode illustrait bien ce constat : sur la scène on voyait, face au public, deux équipes de sportifs, coureurs à pied, qui mimaient une course à pieds au ralenti. La musique du film « les chariots de feu » constituait le fond sonore : l’équipe suédoise (avec Volvo sur le maillot) était ordonnée, dès qu’un coureur semblait perdre du terrain, les autres le soutenait, le poussait en avant, le groupe faisait bloc… les français (avec Renault sur le torse) commençaient à jouer des coudes, à se tirer par le maillot, à se faire des crocs en jambes faisant tout pour occuper la première place au sein de l’équipe. Ce sketch illustrait parfaitement la situation, les suédois privilégiant l’esprit de corps, le premier ralentissant pour attendre les autres, les derniers étant aidés, et au final, c’est l’équipe entière qui triomphait.

Chez nous c’était une compétition acharnée dans l’équipe, place à l’individualité, au petit leader, vite remplacé par un autre, le tout dans une confusion extrême…La moralité de tout ça ? Pas si simple… Au final si l’on y réfléchit bien, les Renault et les Volvo sont de bonnes bagnoles toutes les deux !!!

Pour en revenir à la mission… Tout commence par une ambiguïté : dépendant officiellement de l’inspection académique je suis placé sous l’autorité du directeur du CDDP… Choisis ton camp camarade !

Il ne m’a fallu longtemps pour ressentir les tensions entre les deux « maisons »… Pas de guerre ouverte à proprement parlé mais une situation au final qui débouche sur un gaspillage de temps et d ‘énergie pour faire progresser les choses.

Pour moi une mission c’est un objectif qui est fixé au départ et pour lequel on rend compte au bout d’un certain laps de temps… dans le cas présent difficile de prendre la moindre initiative sans en référer de manière incessante à tous les échelons de la hiérarchie, de piétiner, de revenir en arrière, de calculer les réaction de un tel et un tel… De ne froisser aucune susceptibilité.

L’éducation nationale est une grosse machine, une très grosse machine administrative pour qui a connu la nage avec palme à l’étranger ici plutôt c’est le scaphandrier à pied lourds qui prend la place !!

Au delà de l’administration on rentre dans la sphère politique locale… J’ai beaucoup apprécié de travailler avec l’association des maires de Charente Maritime et le syndicat informatique, organismes qui tentent de fédérer certaines actions , essentiellement sur un plan technique.

J’ai été amené à côtoyer et à rencontrer sur le terrain de nombreux élus. Parfois,au fil des rencontres et des réunions les discussions dépassaient mon sujet, l’informatisation des écoles, pour pénétrer dans les querelles et les conflits locaux…

L’école est au carrefour de ces deux mondes : le monde centralisé et jacobin de l’administration de l’éducation nationale et le monde profondément local de la commune… Les ordinateurs sont propriétés de la commune mais l’usage qui en fait est revendiqué par l’éducation nationale… oui mais si un usage délictueux est fait sur l’ordinateur c’est le maire qui, au final, sera responsable…

Alors bien sur on progresse, l’état met des moyens à disposition pourtant que la commune prenne des initiatives au niveau de l’équipement passe encore si elle ose entrer dans les usages … catastrophe !

Que n’ai je pas entendu des uns et des autres ! Pourtant que de bonne volonté de « chaque côté » mais que de querelles stériles, que de procès d’intention…

Le plan AIRE a ceci de particulier et d’intéressant qu’il transcende tous les clivages et tend vers un fonctionnement partenarial entre l’état et les collectivités locales.

J’ai particulièrement apprécié de me trouver au milieu de ce dispositif et de tenter de nouer des fils entre toutes les parties. Voilà bien le genre de mission qui me plaît…

D’autre part gérer cette logistique de transfert de machines des collèges vers les écoles consistant à organiser le passage d’un échelon territorial (le Conseil Général) à un autre (les communes) tout en oeuvrant en tant qu’agent de l’état me plaçait au centre même d’une logique d’aménagement du territoire, tâche concrète et motivante s’il en est !

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Rapport d'activités 2005
Rapport d’activités 2005
Avr 13, 2006 - Côté professionel    No Comments

lettre de motivation

Concours chef d’établissement 2ème classe


Le déroulement de ma carrière m’a conduit à assurer de manière continue la gestion et l’animation d’équipes éducatives. Bien qu’étant issu du premier degré, mon expérience s’est également étendue au second degré par le biais du réseau des établissements de l’étranger où j’ai exercé à plusieurs reprises les fonctions de directeur faisant fonction de chef d’établissement.La gestion efficace d’un établissement scolaire au service des élèves ne peut s’envisager sans une maîtrise des techniques de communication au sein de la communauté éducative et en particulier en direction des parents d’élèves. C’est une pratique qui m’est familière à travers l’animation de conseils d’écoles et d’établissements. Je suis également en mesure de communiquer dans d’autres langues que le français.Mon engagement dans le monde associatif m’a conduit à développer des compétences dans le domaine de la gestionfinancière et comptable. J’ai en particulier occupé à deux reprises les fonctions de trésorier d’un important club sportif de la région lyonnaise comportant une gestion complexe de personnel, ainsi que celles d’administrateur bancaire au sein de la Caisse de Crédit Mutuel Enseignant du Sud Est.Durant mon détachement à l’Office Central de la Coopération à l’Ecole j’ai assuré de nombreuses missions de formations auprès des enseignants du Rhône dans le cadre d’animation en circonscription d’I.E.N. ou à l’I.U.F.M. de Lyon. En tant qu’animateur fédéral chargé du secteur Internet j’ai contribué à mettre en place un dispositif national de communication et d’échanges et animé de nombreuses formations des personnels de l’OCCE dans toute la France.L’utilisation, le développement et la gestion d’applications informatiques constituent pour moi des pratiques courantes.Bien que marquée par la mobilité, ma carrière s’est déroulée sans rupture, chaque étape apportant une expérience nouvelle. Je souhaite désormais donner une nouvelle impulsion à mon parcours professionnel en assurant la charge de chef d’établissement dans le second degré. Je prends cette décision après mûre réflexion. Je ne quitte pas le premier degré sans une certaine nostalgie, et je suis conscient des difficultés qui m’attendent. Si je possède des atouts qui me permettront de réussir il n’en demeure pas moins que j’aurai des lacunes à combler rapidement en particulier pour ce qui concerne des points propres au second degré. Mais tout ceci constitue un défi motivant que je souhaite relever avec fermeté.

CV – enseignant au parcours atypique ?

On n’échappe pas à son destin…
Petits commentaires de mon CV téléchargeable…
A l’occasion d’un entretien professionnel je me suis vu qualifier d’enseignant au parcours atypique…

Et la blouse blanche vira au gris…

30 ocobre 1957 : premier jour ! - JPEG - 19.2 ko

30 octobre 1957… j’ai un à peine un jour ! Ma mère rêvait de faire de moi un pharmacien, synthèse harmonieuse entre l’épicerie familiale, le commerce et le prestige de la médecine. Mon père, tous les matins, chevauchant son Caddy [1] pour rejoindre son poste de professeur de sciences naturelles de collège, longeait les serres, les laboratoires et les champs expérimentaux des chercheurs de l’INRA [2]. C’est donc en chercheur jardinier qu’il m’imaginait volontiers…Dans les deux cas je ne coupais pas à la blouse blanche…

JPEG - 9.7 koEt moi… je rêvais de grand large, je me voyais bien commandant de cargo, capitaine du Karaboudjan… sillonnant les mers et les océans……On ne me décourageait pas vraiment, ça allait me passer… On se contentait de bien me faire sentir tous les  inconvénients de cette profession qui vous éloigne la plus grande partie de votre temps du logis familial où se morfond une épouse éplorée et résignée… On soulignait avec insistance l’inconfort des tempêtes, la cruauté des indigènes et l’épreuve douloureuse des maladies tropicales… Dans les « années collèges » à Avignon , j’avais réussi à trouver un compromis : l’océanographie !

En fait ce qui m’intéressait c’était encore plus la littérature où l’histoire mais le leitmotiv du grand Destop revenait sans cesse : pas de débouché !!!Hors des filières scientifiques, point de salut : tu feras une seconde C mon fils … Océanographie ? Mais allez donc trouver une école d’océanographie … Le grand dépendeur d’andouille dont je ne souviens pas le nom et qui faisait office de conseiller d’orientation m’avait lorgné d’un drôle d’air… trop regardé Cousteau mon p’tit gars…

Alors le bac est arrivé et très curieusement je l’ai décroché avec, qui plus est, un ersatz de mention … Pour finir, ce fut la fac de médecine avec une idée en tête : devenir « fly doctor »… Mais on n’échappe pas à son destin…

Déjà à la fin de la classe de troisième j’avais failli y passer à cause du coup du 420… Mon père m’avait dit : « si tu réussis l’Ecole Normale je te paye un 420 !! »Gloups… un 420…

Le concours de l’école Normale en fin de troisième c’était un peu l’Everest des concours… Réservé aux élites de l’école républicaine… Loin d’être un mauvais élève je n’étais pas un aigle non plus… Mon père ne risquait pas grand chose avec le 420… Et bien, mais dites moi … Ne voilà t-il pas que je me retrouve admissible !

Exploit stupéfiant qui m’ouvrait les portes d’études balisées et la promesse de surfs mémorables à la barre de mon 420… Mais hélas (heureusement ?) collé à l’oral…Donc je vous passe les détails, deux ans de fac de médecine à Nîmes, pas assez de travail et pas de réussite au concours … Un petit tour de quelques jours en fac de biologie à Avignon (tiens voilà l’INRA qui repointe le bout de sa blouse) et … re concours d’Ecole Normale à Nîmes cette fois.Verdict : 7ème et dernier sur la liste supplémentaire… A moi l’INRA …Et puis on n’échappe pas à son destin : l’école Normale de Lyon recherchait de vaillants sujets dans les listes complémentaires des autres écoles normales pour compléter ses rangs.

GIF - 48.5 koEt voila comment par un beau matin d’automne je gagnais la capitale des trois Gaules débarquant à la gare de Perrache pour escalader la colline de la Croix Rousse où se situait l’Ecole Normale d’instituteurs de Lyon… Résultat des courses : je ne coupais pas à mon destin, j’allais être instit comme papa et maman… à moi la blouse grise du maître d’école…

Instituteur et directeur au long cours.

Pour moi l’école c’est un peu comme Obélix avec la potion magique, j’y suis tombé dedans quand j’étais tout petit… Mes chers parents étaient un couple d’instituteurs de campagne à la Ferté Vidame (Eure et Loir). Quand je suis né ils habitaient l’école. J’ai donc eu tôt fait de glisser dans le moule républicain, d’épouser mon institutrice au passage et de me lancer dans la vrai vie… Les années d’Ecole Normale furent deux années de vrai bonheur, la chance de me plonger par un concours de circonstances, ce qui constituait autrefois « l’esprit de promo ». Première expérience professionnelle : Vaulx en Velin… « Zil en Zup ». La banlieue, et déjà la castagne et les voitures qui brûlaient… Mais la découverte de collègues merveilleux, des gens qui y croyait … de vrais instits …mais arrive ce qui constituera le point de départ de périples hors de France, tous les sursis étant épuisés il fallait répondre à l’appel du service national.

Ce sera la « coopération » et une destination aussi inconnue qu’inattendue : Bucarest, Roumanie… de l’autre côté du mur…

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Legitimatie

 

Découverte d’un autre monde et redécouverte de mon métier avec cette idée de mission qui se forge et qui guidera toute la suite.

A l’issue des deux années en Roumanie nous sommes censés traverser l’Atlantique direction le lycée de New York. Au dernier moment le rêve américain tombe à l’eau et nous nous résignons à reprendre le cours des choses normales dans notre département du Rhône. Mais sur la fin de l’été nouveau coup du sort ou plutôt de téléphone et deux destinations s’offrent à nous : Portland Oregon avec la Mission Laïque ou Sofia, Bulgarie, avec le ministère des Affaires Etrangères. Le choix est cornélien entre une destination, l’Amérique, et une famille la MLF que je n’aurais de cesse de retrouver et un poste certes mal payé mais de « directeur » en Bulgarie.

Et ce fut la Bulgarie pour six années. Six années riches et pleines sur le plan professionnel : apprentissage de ce qui allait devenir mon métier principal : directeur d’école.

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Kniajevo

 

L’école en grandissant déménagera trois fois : Kniajevo est la deuxième…En six ans de travail passionné et passionnant la petite école de deux classes primaires est devenue un collège avec même un embryon de lycée…

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Sofia… maître d’école

 

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Rentrée scolaire à Sofia

 

Rentrée scolaire dans la troisième école, Vokolamsko Chaussée, avec Gilles et Morinos Quand nous avions quitté Bucarest nous avions dit « n’importe quel pays sauf un autre pays de l’Est et ce fut Sofia… Après la Bulgarie nous sommes dit « n’importe où, sauf l’Afrique ».

Nous avons donc pris la direction de la Tanzanie. Servir à l’étranger ce n’est pas un tourisme professionnel organisé au frais de la République, servir à l’étranger c’est accepter d’accomplir une mission quelque soit le lieu… Peu importe la destination, ce qui compte c’est ce que l’on doit y faire.

A Dar Es Salaam j’ai persévéré dans ce qui allait devenir ma façon de travailler : investir tout ce qui avait été appris dans le poste précédent et acquérir de nouvelles compétences pour le suivant. Un réseau local de formation continue pour les enseignants recrutés locaux est ainsi né.

Après dix années passées hors de France soit nous devenions des expatriés professionnels, soit nous retournions nous ressourcer. C’est donc à notre demande que nous regagnons la France. Il s’en ai fallu d’un cheveux que nous reprenions la direction des Balkans avec la Mission Laïque mais les guerres de Yougoslavie venaient d’éclater et le projet ne put aboutir.

Retour sur Lyon. Première absurdité administrative, alors même que j’avais occupé deux directions d’écoles, complexes à gérer, que j’avais été inspecté et évalué par deux fois, par deux inspecteurs différents venus de France et alors que je me proposais de prendre n’importe quelle direction d’école dans n’importe quelle localité du département du Rhône voilà que l’on me recalait au motif que je n’étais pas inscrit sur la liste d’aptitude aux fonctions de directeur d’école ! Le tout dans un contexte de pénurie qui conduisait l’administration à nommer directeur d’office, des instituteurs adjoints qui n’en avait cure !

Qu’à cela ne tienne ! J’en ai profité pour étoffer mes compétences pédagogiques en me portant volontaire quelques semaines après la rentrée scolaire pour un poste de « maître ZEP ». J’ai pu ainsi pénétrer le milieu associatif, participer au développement des quartiers, visiter de nombreuses écoles partager le quotidien de différentes équipes pédagogiques en somme engranger de précieuses informations pour la suite…

Un an après, adoubé réglementairement je pouvais prétendre de nouveau à une direction d’école.

Saint Cyr Au Mont D’Or, une très belle école en pierre jaune, un esprit de village, tout en périphérie de la grande agglomération lyonnaise. J’ai bousculé un peu la torpeur, appliquant des méthodes de communication et un savoir faire acquis à l’étranger dans cette paisible commune des Mont D’Or. Avec beaucoup de succès et toujours et surtout beaucoup de plaisir !

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Saint Cyr au Mont D’Or

 

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CE1

 

Cette courte période a été féconde à double titre sur un plan strictement professionnel je suis rentré de plain pied dans la pédagogie coopérative avec ma classe de CE1, avec le recul probablement ma meilleure expérience professionnelle avec des élèves.

La deuxième avancée je la dois au monde associatif, enrôlé dans le groupe des dirigeants de mon club de voile, le Cercle de la Voile de Lyon je me suis retrouvé propulsé trésorier et gestionnaire d’une PME associative. J’ai appris sur le tas la comptabilité, la gestion, je me suis colleté aux déclarations de charges, l’établissement des feuilles de paye, l’URSAF les ASSEDIC, la DDAS de fin d’année. Préparer un bilan un compte de résultat. Un autre métier !

Mais l’appel du large nous fit prendre la direction de la Suède, embarqué dans les bagages de l’entreprise Renault qui tentait une ambitieuse fusion avec le suédois Volvo.  Découverte d’autres univers à Götteborg , la culture d’entreprise, le concept de qualité totale. Le modèle suédois et une autre façon d’enseigner qui nous faisait passer aux yeux de nos collègues suédois pour de dangereux bourreaux d’enfants Las ! le mariage industriel tourna au divorce et nous regagnâmes la France avec les restes de l’armée en déroute… Cette fois mon certificat de baptême est à jour et me voici directeur d’une école de 9 classes à Ecully dans le Rhône.

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Ecole du Centre Ecully

 

J’aurai l’occasion de revenir sur le dur métier de directeur d’école, sur le grand écart qu’impose la pratique simultanée de deux métiers : enseignant et directeur d’école. Ecully à ce égard (de triage) n’était pas une sinécure… Aussi quand un matin je suis « tombé » sur une petite annonce du journal des coopératives scolaires qui détaillait le profil souhaité du nouvel animateur départemental pour l’association du Rhône j’ai tout de suite senti que ce poste était pour moi.

Nouveau plongeon dans l’inconnu mais je me sentais bien armé avec mes différentes expériences acquises sur le terrain de l’école et dans le monde associatif. Et c’est ainsi que durant 5 années je me suis temporairement éloigné de l’école. Cinq années passionnantes où j’ai pu mettre à profit dans un premier temps, toutes les compétences acquises dans le domaine de la comptabilité dans puis dans l’informatique avec le début de l’aventure Internet.

Animateur départemental puis national(à mi temps) j’ai pu sillonner mon département le Rhône allant d’école en école, de collège en IME, des villes à la campagne mettant le doigt sur la grande diversité des situations d’enseignement.Formateur d’adultes également dans différentes villes de France.Associé à des réflexions nationales au sein de l’OCCE et ses groupes de travail j’ai pu avoir le sentiment d’agir au cœur du problème, peut être même d’avoir contribué à faire évoluer certains dossiers en particulier pour ce qui concerne le problème de l’argent à l’école, certains dossiers juridiques. Formateur d’adultes : comptabilité et informatique, je continue à acquérir de nouvelles compétences. Dans un autre secteur associatif je participe à une nouvelle aventure : la création à Lyon de la caisse de Crédit Mutuel Enseignant, plongée dans le monde de la banque et de la finance, je participe même à des stages de formation organisés par la Fédération centre Est-Europe du Crédit Mutuel.

Encore une fois au bout de cinq ans j’éprouve le besoin de retourner sur le terrain, de tourner la page. Cette fois c’est l’AEFE qui me recrute pour un poste jugé difficile à Ankara en Turquie. Mon prédécesseur ayant été mis sur la touche est toujours en poste dans l’école « rétrogradé » au rang d’adjoint. La planche promet d’être savonnée…Elle le fut ! mais la situation se rétablit assez vite et malgré de grosses difficultés matérielles en début de séjour, Ankara sera une nouvelle expérience enrichissante.

Je suis statutairement placé sous l’autorité d’un chef d’établissement mais ce dernier ou plutôt ces derniers, ils seront deux à se succéder à ce poste durant mon séjour, avec qui j’ai entretenu d’excellents rapports professionnels et humains m’ont délégué une très large marge d’autonomie. Autonomie accentuée par l’implantation sur deux sites différents des deux entités, école et lycée qui constituent l’établissement. Directeur d’école est un métier ingrat je le mesure une fois de plus. J’ai plus d’élèves qu’au lycée/collège et pourtant ils sont sept personnes à assurer tout ou partie des tâches que j’accomplis chaque jour ! Et en plus je dois un service partiel devant les élèves !

C’est alors que naît le désir de trancher une bonne fois pour toute, de cesser le terrible et désastreux grand écart entre la classe et la direction… Devenir chef d’établissement. Et je retrouve les joies de l’administration…Passe encore qu’après cinq années à l’OCCE où chaque année je participais à la formation initiale des directeurs d’école où j’animais fréquemment des conférences pédagogiques à l’attention des directeurs d’écoles mais à l’issue desquelles il m’a fallu repasser l’entretien pour être apte aux fonctions de directeur d’école !(que j’ai passé avec un IEN chez qui j’avais quelques semaines auparavant assuré une animation avec des directeurs de sa circonscription !!!) Cette fois l’obstacle est de taille : pour me présenter au concours il faut avoir été au moins 5 ans directeur d’école dépendant du Ministère de l’Education Nationale… Directeur je le suis depuis plus de 15 ans… mais essentiellement à l’étranger, alors même que sur ces postes j’ai fait fonction de chef d’établissement ayant en charge des classes de collège et de lycée… ces années là ne comptent pas …

Je me présente malgré tout aux épreuves après m’être préparé avec le CNED, je suis déclaré admissible mais j’échoue à l’oral. J’ai bien analysé et compris les raisons de cet échec, avec le CNED j’avais bien assimilé la méthodologie de cette épreuve assez particulière et difficile mais j’étais « trop court » sur certains sujets de base.

Après quatre ans passés en Turquie nous estimons qu’il est temps de nous reprendre le chemin de la France. Dans l’intérêt du poste que j’occupe : le directeur est seul élément mobile de l’équipe il m’apparaît impératif d’apporter du sang neuf et un renouveau. D’autre part nous sommes deux et Marie mon épouse à besoin de retrouver un poste plus gratifiant que celui qu’elle occupe dans son lycée turc.

Le retour sur la France nous conduit sur les rivages atlantiques, à la Rochelle et par le jeu très conventionnel des mouvements administratif et de quelques entretiens, j’obtiens un poste encore très différents de tout ce j’ai pu faire auparavant : chargé de mission au centre de Documentation Pédagogique de Charente Maritime. Poste que je détaillerai dans un article particulier.à suivre…

PDF - 89.8 koCV Marc Jamois


[1]cyclomoteur de la marque Motobécane, vitesse limitée à 35km/h mais à graissage séparé ! JPEG - 8.8 ko[2] Institut de la Recherche Agronomique
Avr 12, 2006 - Côté professionel    No Comments

Ecriture d’un roman scolaire

ficelles et recettes de cuisine…Quelques idées pour écrire et produire un roman scolaire pouvant déboucher sur la mise en place d’une classecoopérative (Sur la base de trois expériences vécues.)

La tentation est grande de vouloir se lancer dans la pédagogie coopérative, mais la question qui se pose c’est :« comment démarrer, comment commencer ? »
La classe coopérative ne se décrète pas, elle est la résultante d’une démarche active, elle même conséquence du développement d’un projet pédagogique auquel elle apporte les moyens de sa réalisation.Une fois enclenchée la démarche coopérative « s’auto-alimente » elle va susciter de nouveaux besoins, de nouveaux développements, de nouvelles pistes qui toutes sont ancrées sur le concret. C’est tout naturellement qu’émergeront les notions d’entraide, les situations de communication et d’écoute qui sont la marque de la classe coopérative… Autour du projet initial, toute une arborescence, tout un enchaînement de questions/réponses, d’objectifs à atteindre pour passer à l’étape suivante va se développer.Le maître va alors bâtir sa classe en s’appuyant sur des réalités concrètes et motivantes pour les enfants et sur lesquelles il va rattacher les progressions de ses apprentissages. Alors seulement les outils que constituent le conseilde coopérative, la tenue d’une comptabilité, de registres apparaîtront comme nécessaire et utiles.Alors comment démarrer, comment organiser une classe coopérative ? La réponse est simple : il faut partir d’un projet pédagogique qui fédère l’action de tous les élèves, un projet où toute la classe va participer et parmi plusieurs les possibilités, je propose la rédaction d’un roman scolaire.
Voici trois pistes, trois démarches pour écrire un roman scolaire avec sa classe. (Seule la première expérience a donné naissance à une classe coopérative).
Résumé des principales étapes pour écrire un roman scolaire :
I – Avant la phase d’écriture : travail de préparation et de motivation
II – Phase d’écriture proprement dite :
- Préparation collective de la trame et du choix des personnages,
- Découpage du texte entre tous les élèves,
- Écriture proprement dite,
- Synthèse finale
III – une troisième phase pourrait être : « et après qu’est ce qu’on fait du livre » ?
Une des difficulté principale consiste à organiser le projet d’écriture pour toute une classe, de telle sorte que chaque élève puisse produire un élément de ce qui constituera le produit final : « un véritable livre ». Le découpage et la distribution des différentes parties du livre constituent les difficultés majeures, pour réaliser ce patchwork de l’écriture j’ai utilisé plusieurs techniques que je détaille ici.

Première expérience : travail au CE1 : (avec 26 élèves : en France, milieu semi-urbain : banlieue résidentielle de Lyon Saint Cyr Au mont D’Or)

Imprégnation libre : Dans un premier temps, les enfants ont lu et apporté un grand nombre de petits albums de lacollection « Monsieur », « Madame ». Les livres étaient disposés sur un présentoir et étaient à disposition de tous. Très vite apparaît l’idée « d’en faire un ».

Préparation collective : le choix du personnage : pour arriver au choix final plusieurs techniques sont abordées : discussions collectives, votes, tirages au sort … En fin de course, un personnage émerge et prend forme : dans ce premier cas, il s’agissait de « Monsieur Cool ».

Longue phase orale : il s’agit de s’approprier le personnage de lui donner corps, des sentiments, des attitudes et un »look ». On en arrive à une phase de dessin pour se le représenter avec des détails et accessoires qui resteront. Monsieur Cool était un personnage à qui il arrivait toutes sortes de malheurs et de difficultés sans que cela n’entame son flegme …

Dans le modèle choisi : format carré, une page image au graphisme simple alterne avec chaque page texte, il est facile de faire vivre le personnage visuellement… Monsieur Cool avait un petit chapeau et une pipe, chaque enfant qui le dessinait ensuite le rendait chaque fois identifiable, malgré les différences de graphisme, par la présence de ces accessoires.Découpage : pour Monsieur Cool le découpage que j’avais choisi reposait sur la semaine, ce qui, soit dit au passage, correspondait au travail mené parallèlement sur le temps en histoire. Le personnage vivait une semaine, où chaque jour il affrontait une difficulté nouvelle.

Chacun des jours pouvait donner lieu à l’écriture de 1 à trois textes. Le découpage a été réalisé en phase collective : tel jour, telle difficulté. Les textes ont été écrits par groupes de 2 à 4 élèves maximum. Chaque page était ensuite illustrée par des élèves différents (il n’y avait pas « un illustrateur).

Le livre a été réalisé sur une période de presque un trimestre, démarré avant la Toussaint, le livre a été imprimé pour Noël. Réalisation technique simple : photocopie, agrafage, massicotage avec les moyens de l’école et la Mairie.Dans ce projet c’est le « et après » qui s’est révélé le plus enrichissant pour la classe. Une fois la satisfaction du travail effectué « on a fait un vrai livre », des habitudes étaient prises par la classe et c’est tout naturellement une classe coopérative qui est né du projet.

Le livre a été exposé dans un salon du livre de Jeunesse (Salon du livre de jeunesse des Mont D’Or) à côté d’autres « vrais livres » ! Les élèves ont voulu ensuite vendre le livre, ce qui a été fait puis dans la foulée un journal est né : le « Coin-Coin Illustré ». L’idée d’utiliser ces ressources pour faire un voyage en fin d’année est apparue à partir de la rentrée de janvier, toute la vie de la classe s’est alors organisée dans ce but.La préparation du voyage m’a permis de raccrocher tous mes apprentissages de l’année dans quasiment tous les domaines sur des actes concrets. Il a fallu écrire, sedéplacer, chercher des horaires de train, de bus, étudier de la documentation, calculer à tout moment, rédiger des chèques, porter de l’argent à la poste, tenir une comptabilité, utiliser un minitel, demander des subventions, recevoir la presse locale…

Dès lors tout s’est enchaîné : il est apparu qu’il fallait trouver un espace de parole (le conseil de coopérative), développer les notions d’écoute de l’autre, d’entraide (car le principe de base était « on part tous , ou l’on ne part pas du tout » donc coopérer avec le copain pour l’aider à réussir devenait capital pour soi même !Et après bien des difficultés, bien des moments de doute mais aussi bien de moments excitants et passionnants, lesjournalistes du Coin Coin Illustré sont allés à Paris (en TGV et en première classe s’il vous plait !), sont montés au premier étage de la Tour Eiffel, on fait le tour de Paris en autocar et en Bateau Mouche… Mais pour tous ce voyage n’a constitué que la cerise sur le gâteau, l’essentiel s’était passé avant … Bref une année inoubliable pour mes élèvescomme pour moi …

Mais cette année-là, je me suis un peu moins occupé de ma direction d’école…

Deuxième expérience : travail au CM1/CM2 avec 9 élèves : école de la Mission Laïque à Göteborg en Suède. Durée : presque deux trimestres

Préparation : le livre « Journal de Georges Bouton Explomigrateur » de Gérard Moncomble a été lu et étudié en classe. Travail classique sur une lecture suivie : questions, jeux de lecture, lecture silencieuse, quelques phases de lecture orale…Une fois l’étude terminée, j’ai soumis aux élèves l’idée de réaliser un livre en imitant le style du livre (farfelu et drôle). L’idée a été adoptée avec enthousiasme par la classe.Compte tenu du faible effectif il a été beaucoup plus facile de résoudre un certain nombre de problèmes pratiques : choix du héros et des personnages, lieu où se déroule l’aventure.En fait celle-ci se situait en Suède, le héros rencontrait la classe et vivait des aventures qui prenaient place dans des lieux visités par les élèves dans le cadre de leur vie à Göteborg et dans le cadre d’activités vécues par la classe visites dans un parc d’attractions, au musée d’histoire naturelle, dans un chantier de construction d’un navire viking, à l’école avec rencontre de personnages réels connus des élèves etc …Une fois l’intrigue adoptée : le héros venait rechercher l’existence des Trolls en Scandinavie et la structure du livre reposant sur le journal, il a été facile de découper les aventures en séquences plus ou moins indépendantes les unes des autres.Certaines séquences ont été écrites « à la manière de » en reprenant le style et le ton de l’auteur du livre étudié, d’autresétaient tout à fait originales. Toutes les situations reposaient sur des expériences vécues et connues des enfants la motivation est restée soutenue. À la fin un travail de cohérence à été mené, il a fallu faire quelques « raccords », mais l’ensemble avait acquis une cohérence.Les illustrations ont donné lieu à un travail également collectif, comme pour Monsieur Cool il a fallu donner une apparence identifiable à coup sûr au héros principal ainsi qu’aux personnages récurrents.Une fois le livre écrit, un travail manuel a été réalisé car les enfants ont travaillé à la fabrication du livre proprement dit dans le cadre d’un atelier de reliure.

Troisième expérience : CE 1, 23 élèves, milieu urbain, Ecully (agglomération de Lyon).

Motivation et préparation identique à l’écriture de Monsieur Cool. Choix du héros, des personnages, de l’aventure etc … Travail collectif à l’identique. Pour le découpage, la technique utilisée a été différente. J’ai mené plusieurs séquences avec la classe sur le nanoréseau de l’école sur un logiciel d’écriture intitulé « contes ».JPEG - 29.4 koLe principe est simple, un conte est découpé en séquences, chaque séquence donne lieu à des choix par les élèves, le conte est ensuite produit par le logiciel.

Le schéma narratif est celui de la quête.

Ainsi on détermine :

- Un lieu ou se déroule l’action,

- Un héros, avec des qualités physiques, des qualités morales, des défauts

,- Des amis du héros,

- Des ennemis du héros,

- Une épreuve rencontrée par le héros,

- Une deuxième épreuve,

- L’acte final,

- Le dénouement.Les élèves ont ainsi réalisé plusieurs contes, le logiciel produisant au final des récits cohérents suivant une trame ordonnée.JPEG - 39.9 ko

C’est tout naturellement cette trame qui a été adoptée, le découpage entre les phases de la quête distribué aux élèves par groupes de deux à quatre maximum.Le livre a été réalisé en un mois environ. Il n’a pas eu les mêmes prolongements que Monsieur Cool, cette année-là la direction était prenante et monopolisait l’essentiel de mon temps et de mon énergie…

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dacosavoile

 
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