Déc 15, 2006 - Côté professionel No Comments
Premiers constats après quelques mois d’exercice.
Attiré par le chant du SCEREN me voici donc depuis quelques mois à la tête du Centre Départemental de Documentation Pédagogique de la Corrèze, le CDDP 19…
Il est certes un peu prématuré de dresser un bilan cependant le premier constat est porteur d’interrogations.
Au premier abord il est certain que la lisibilité de ce réseau n’est pas chose aisée. Si le coeur du métier reste la mise à disposition de documentation pédagogique à l’attention des enseignants, l’évolution des techniques et au premier chef l’irruption d’Internet a considérablement bouleversé les pratiques.
L’heure est de moins en moins à se déplacer pour trouver un support pédagogique alors même que quelques clics depuis son ordinateur personnel ou professionnel suffisent pour accéder rapidement à l’information souhaitée.
Dans le domaine de l’édition, autre secteur clé de la maison, beaucoup de choses ont changé. A l’heure du « 24 ou du 48 chrono » et des cyber-librairies il devient de moins en moins supportable de devoir patienter parfois plusieurs semaines pour recevoir un ouvrage en raison de circuits de distribution obsolètes.
Mais c’est surtout l’image même du réseau qui est mal perçue. Porteur encore de l’image du service public il est difficilement admissible pour certains enseignants de devoir payer pour accéder à certaines ressources d’un CDDP.
Un CDDP comme le mien fonctionne grâce à trois sources de financement :
– une source étatique par la redistribution d’une partie de la subvention attribuée par le Centre National de Documentation Pédagogique (CNDP) via le Centre Régional de Documentation Pédagogique (où là encore, chaque CRDP à sa propre clé de redistribution) ;
– des subventions locales avec le « bailleur de fond » attitré qu’est le Conseil Général mais sans que la règle soit vraiment fixée (nous sommes plus assimilé à une association qu’un véritable établissement public) ;
– et enfin des ressources propres à travers les ventes et les diverse prestations que nous pouvons effectuer.
Tout ceci est bien complexe : établissement public, entreprise privée l’image demeure assez floue pour l’utilisateur.Un CDDP ne disposant pas d’une personnalité juridique et morale, l’établissement en lui même n’existe pas légalement. Il n’est somme toute qu’une extension locale de l’établissement régional qu’est le CRDP.
Toute la légitimité repose donc sur un fragile équilibre entre un réseau de reconnaissance locale et une délégation de pouvoir, plus ou moins accordée par la maison mère qu’est le CRDP .
Dans ces conditions comment s’étonner que la position de directeur de CDDP soit des plus fragiles et des plus inconfortables ? Au regard de mon expérience passée, en l’absence de délégation de signature, elle s’apparente d’assez près à celle d’un directeur d’école… Au final… je ne suis pas trop dépaysé !
Pourtant le tableau n’est pas aussi sombre qu’il n’y paraît au premier abord. Ce statut flou permet néanmoins d’agir et de construire. Si un certain nombre de choses sont derrières nous, les nouvelles technologies, les TICE sont porteuses de démarches et d’actions novatrices. A l’aube de la généralisation des environnements numériques de travail (les »ENT ») nous avons un rôle stratégique à jouer dans ce domaine.
Le conseil, l’audit, l’accompagnement de projets sont des créneaux porteurs.Si rien ne remplacera jamais le plaisir de tenir entre ses mains « l’objet livre », la ressource trouve de plus en plus sa place en ligne. La notion de service et de « bouquet de services » prend alors une toute autre dimension.
La création ne demande qu’à s’exprimer !