Xavier Pons : Sans évaluation on prive les familles d’une politique éducative nationale
Ces jours derniers, on a vu à la fois le président de la République demander une « culture de l’évaluation » à l’éducation nationale et un mouvement de refus des évaluations de CM2. Ce refus est-il une première ou s’inscrit-il dans une tradition française de résistance à l’évaluation ?
Une partie des enseignants a toujours refusé ou critiqué des évaluations standardisées au nom de la liberté pédagogique et pour éviter selon eux toute forme de palmarès des établissements favorisant le développement d’un marché scolaire. Quand les premières évaluations internationales des acquis des élèves de l’IEA ont été lancées ponctuellement en France dans les années 1960 et 1970, ils ont invoqué le risque qu’elles servent à normer le comportement des élèves et à contrôler l’activité des enseignants. En 1988-1989, quand l’équipe ministérielle de Lionel Jospin décide de systématiser les évaluations diagnostiques en CE2 et en sixième, les syndicats ont obtenu du ministère que les résultats par établissement ne soient pas publiés, que leur utilisation reste à l’appréciation de l’enseignant et que leurs résultats ne soient assortis d’aucune sanction.
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Xavier Pons
Xavier Pons vient de terminer une thèse tout à fait remarquable sur « L’évaluation des politiques éducatives et ses professionnels. Les discours et les méthodes (1958-2008) », doctorat de science politique, IEP de Paris, 2008.
Il prépare un ouvrage à paraître aux PUF en 2010 : Xavier Pons, Evaluer l’action éducative, Paris, PUF, Coll. Education et sociétés, 2010.